Inscription à la newsletter
AEGE - Le réseau d'experts en intelligence économique

Interview d'Alfred Huot de Saint Albin pour la publication de "Technique de veille, retour d'un professionnel de l'information"

02 juin 2014 Association
Vue 112 fois

 Pour la publication de Technique de veille, retour d’un professionnel de l’information dans la collection AEGE, Alfred Huot de Saint Albin revient pour nous sur la genèse de l’ouvrage.

  Comment est venue l’idée de rédiger un livre sur ta méthodologie de veille ?  

Deux points m’ont décidé à rédiger cet ouvrage. J’ai eu l’occasion d’animer avec Augustin Roch un retour d’expérience sur la veille auprès des Anciens en avril 2013. L’idée a plu, et de nombreux anciens ont demandé les ouvrages que je recommanderais sur la mise en place d’une veille.

 

De mon côté, je n’avais pas d’ouvrages en tête, les jugeant surtout très théoriques, utiles pour identifier des sources potentielles, mais pas du tout pratique et concret pour la mise en place effective d’une veille. L’idée est donc venue d’écrire le livre que j’aurais aimé trouver lorsque j’ai abordé ce problème, proposant une solution, ou du moins permettant de comparer les méthodologies. Plus personnellement, c’était aussi l’occasion de caler mon architecture de veille, de la « mettre à plat », de vérifier les angles morts, et apporter les améliorations nécessaires.

  Quelles sont, selon toi, les qualités premières d’une personne travaillant dans la veille et la recherche d’informations ? Comment améliorer cela ?  

La première des qualités pour un veilleur-analyste, c’est la curiosité. De cette curiosité nait le besoin de chercher les informations, comment les chercher, comment surveiller les sources, tester les nouveaux outils, retester les anciens qui ont évolué, etc. Il faut se dégager du temps pour effectuer ce travail : il ne faut pas le négliger. De même, la curiosité doit pousser le veilleur-analyste à remettre en cause son travail et revérifier les périmètres régulièrement pour s’assurer qu’il n’y a pas de manques ou de nouvelles sources.

 

Il faut également de la rigueur, pour traiter le plan de recherche et le volume d’informations, être capable d’analyser les informations, débusquer les pistes de recherches, etc.

 

Enfin il faut de l’humilité, dans le sens où il faut accepter, et surtout faire accepter, qu’on ne peut pas surveiller tout internet, que l’on n’identifiera pas tous les articles, messages, vidéos, etc. concernant un sujet.

  Quelles sont les limites d’un travail comme le tien ?  

Les limites sont de plusieurs ordres : tout d’abord, un périmètre mal défini, qui amène à prendre en compte tout et n’importe quoi. Ensuite, il faut savoir choisir ses outils, connaitre les points forts et leurs limites, et voir comment les dépasser ou les contourner. C’est parfois problématique et il faut savoir dire « stop, ce n’est pas possible, le coût est trop important ».

 

Par ailleurs, avec la mise en place d’une veille, il faut réfléchir à la fois comme veilleur-analyste, mais également comme un expert du secteur étudié. Acquérir cette expertise dans un délai très court est parfois la limite la plus dure à dépasser, certains sujets étant très techniques.

 

Enfin, vu la masse d’informations qui sont diffusées chaque jour, il est important de se caler des objectifs dans la journée. Personnellement, je vérifie mes veilles le matin en arrivant et une fois en milieu d’après-midi, sauf dossiers très sensibles. Cela me laisse du temps pour traiter les informations collectées, les analyser, et effectuer les autres tâches qui composent ma journée (développement de projet, management, rendez-vous, etc.). Cela permet aussi de traiter les urgences en temps et en heure. Une bonne veille doit laisser du temps libre.

  Quelles sont tes principales limites ? Où aimerais-tu te perfectionner ?  

Mes principales limites résident dans le traitement des données. Même si pour les outils utilisés je tente d’éliminer un maximum de faux positifs, il y en a encore à traiter, représentant une perte de temps. Concernant les recherches via un navigateur, c’est encore plus vrai : la multitude de moteurs de recherches à interroger, la nuée de résultats à traiter… Pour cela, je commence à apprendre le développement informatique. J’espère un jour pouvoir être capable de coder (rapidement) des applications qui correspondront à mes besoins.

 

Autre limite : savoir s’arrêter. Heureusement qu’avec l’expérience, je commence à mieux juger l’instant où je dispose de suffisamment d’informations plutôt que de passer des heures à en chercher encore et encore.

 

Enfin, il y a la méthodologie, parfois expérimentale. Il est difficile de défricher un sujet inconnu, de déterminer si toutes les sources ont été interrogées, connaitre et comprendre les possibilités de recherches. Pour cela, il faudrait que je rédige un second ouvrage pour mettre à plat mes méthodologies de recherches.

 

« Technique de veille, retour d’un professionnel de l’information », d’Alfred Huot de Saint Albin, est disponible en versions numérique et papier. Toutes les informations sont disponibles ici.




Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.