Profil d'ancien - Ghislain Honoré
Il a d'abord effectué un IUT Techniques de Commercialisation à Bordeaux, puis un BBA à l'ESSEC et ensuite l'EGE. D'abord Analyste Infrastructure et Aéronautique & Défense au Boston Consulting Group de Paris, Ghislain Honoré a depuis peu été nommé Senior Researcher au Boston Consulting Group de Londres. Il est spécialisé en recherche et analyse de l'information dans les secteurs de l'industrie.
Qu'est-ce qui vous a motivé à faire l'EGE? Comment avez-vous connu l'EGE?J'ai connu l'EGE lorsque j'écrivais mon mémoire en école de commerce, sur le thème de l'intelligence économique en France et à l'étranger. A ce moment-là, j'ai participé à de nombreuses conférences sur le sujet et j'ai eu l'opportunité de rencontrer diverses personnalités (chefs d'entreprises, diplomates, services de sécurité). Beaucoup de ces personnes connaissaient l'EGE, voire y avaient étudié.
Ce qui m'a décidé à suivre la formation initiale de l'EGE, c'est le positionnement unique de l'école: l'usage offensif de l'information dans des situations concurrentielles, chose qui est encore trop peu abordée dans les écoles et universités de gestion. L'intégration des aspects socioculturels et géoéconomiques dans l'étude des problématiques d'affaires font également de l'EGE une formation à part entière.
Enfin, l'un des éléments qui m'a convaincu de suivre ce cursus est le réseau de l'EGE, présent dans tous les métiers de l'IE et dans de nombreux secteurs d'activités, un réseau que l'on peut solliciter de façon assez facile et rapide.
Pouvez-vous nous expliquer votre parcours professionnel, vos choix?J'ai débuté dans le commerce et le marketing dans l'automobile, puis j'ai occupé des fonctions dans la gestion des ressources humaines dans les technologies, avant de pratiquer l'intelligence économique dans l'industrie. Depuis quelques années, j'ai un parcours fermement ancré dans les métiers de l'analyse dans le conseil en stratégie et management. Cela s'assimile tout à fait à de l'intelligence économique dans la mesure où j'exerce des responsabilités en recherche et analyse de l'information, mais aussi en knowledge management. Mon secteur de prédilection reste l'industrie.
La plupart des recruteurs français m'ont souvent fait remarquer qu'il s'agissait là un parcours atypique, voire "en dents de scie" pour citer l'un d'entre eux. Heureusement, un tel parcours "choque" moins lorsque je suis en contact avec des interlocuteurs anglo-saxons, cela devient même un atout.
L'approche française en termes de développement des compétences tend à privilégier la spécialisation dans un domaine fonctionnel ou sectoriel, il devient alors parfois difficile de sortir de la boîte dans laquelle on a été placé. L'approche anglo-saxonne accorde davantage d'importance à l'expérience dans son ensemble. Avoir eu plusieurs "vies" professionnelles n'est pas un frein, bien au contraire c'est un accélérateur de carrière formidable. Ajoutez à cela une très forte orientation internationale avec plusieurs expériences professionnelles à l'étranger, et vous aurez là un cocktail idéal pour continuer à développer votre carrière. Voilà ce qui a guidé mes choix.
Pratiquez-vous l'intelligence économique aujourd'hui dans vos fonctions? Mettez-vous en pratique les compétences et méthodes apprises à l'EGE?Je préfère parler des concepts anglo-saxons de "Competitive Intelligence" et d' "Information Governance" plutôt que d'Intelligence Economique. Ces termes sont à mes yeux plus pertinents quant au périmètre des activités qu'ils couvrent. La "CI" ou l' "IE" couvrent très directement l'ensemble des questions liées aux interactions d'une organisation avec son environnement, alors que l' "information governance" adopte une approche incluant également la gestion de cette information au sein de l'organisation en question (des outils aux procédures, en passant par les aspects comportementaux).
Etant donné que je développe ces deux concepts dans le cadre de mes responsabilités, je peux donc tout à fait dire que je fais de l'intelligence économique tous les jours, pour le compte de nos clients désireux d'accéder à une meilleure position concurrentielle ou d'optimiser leur mode de fonctionnement (organisation, opérations, etc.).
Utilisez-vous et interagissez-vous avec le réseau AEGE dans le cadre de vos fonctions? Et en dehors? Le réseau vous est-il utile?Oui, afin de m'informer des profils d'étudiants qui pourraient m'intéresser dans ma société, ou intéresser les contacts de mon réseau.
Le réseau m'est également utile lorsque je suis à la recherche d'informations fiables concernant certains secteurs d'activité ou pays. Dans ces cas je n'hésite pas à décrocher le téléphone ou à rencontrer les personnes qui constituent mon "premier cercle".
Quels conseils donneriez-vous à des futurs étudiants de l'EGE? A des étudiants actuels? A d'autres anciens?La voie de l'international me semble encore très sous-exploitée par l'ensemble des formations en IE en France. Un pas reste à franchir. Je conseille donc vivement aux étudiants, anciens ou futurs, d'utiliser tous les moyens à leur portée pour développer cette fibre internationale: V.I.E., Working Holiday Visas, expatriation, formations complémentaire à l'étranger (à distance ou non), etc. En 2014 d'innombrables moyens existent, il faut savoir se positionner de façon novatrice sur un marché de l'emploi ultra-concurrentiel.
Deux conditions sont néanmoins nécessaires pour réussir dans cette voie: ne pas avoir peur de s'expatrier, et surtout développer de solides compétences linguistiques.
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