ESS / RSE : Quels sont les rapports de force émergents ?

Les entreprises s’engagent progressivement dans une transformation RSE pouvant aller jusqu’au changement de modèle économique et de chaîne de valeur. L’enjeu est d’aligner la rentabilité avec des externalités positives, sur le plan social et environnemental. La difficulté de cet exercice n’est, bien entendu, pas du même niveau pour des activités industrielles que dans le tertiaire, par exemple. Cette transformation amorcée est probablement plus conséquente que la transformation numérique de ces vingt dernières années.

Outre les entreprises matures qui cherchent à se transformer, apparaît une nouvelle génération d’acteurs économiques se créent, dès le départ, sur des modèles dits « responsables » ou même « régénératifs ». Ces nouveaux entrants sur le marché viennent progressivement challenger les leaders en place. Ils commencent à lever des fonds et deviennent alors de véritables alternatives et des compétiteurs avec, comme avantage, d’être plus alignés avec les aspirations et les enjeux de l’époque. Ces derniers sont également en mesure, d’ici 2030, de bénéficier d’un avantage compétitif fort, au regard des nouvelles réglementations qui vont entrer progressivement en vigueur.

Jusqu’à présent, le secteur de l’Économie Social et Solidaire (ESS) représentait une faible part de l’économie mondiale et nationale. Les acteurs historiques de l’ESS sont désormais copiés, concurrencés ou parfois rachetés par les « nouveaux engagés » que deviennent progressivement les entreprises installées qui se transforment et les entreprises de nouvelle génération qui se développent.

Comment les purs « players » historiques de l’ESS perçoivent-ils ce gain d’intérêt pour leur expérience de l’impact, fruit d’une forme de R&D de nombreuses années non valorisée jusqu’alors ? Leur besoin économique pour se développer et assurer leur pérennité peut-il bénéficier de cette tendance tout en préservant leur ADN, leur vision et leur mode opératoire ?

Quels sont les enjeux liés à la mesure de l’impact ? Ce nouveau graal immatériel qui ne demande qu’à être mesurable et matérialisable afin d’intégrer les externalités extra-financières dans le monde de la comptabilité et de la finance.

Cette convergence, à priori, des différents acteurs, dans une volonté commune de préserver et même de réparer le capital environnemental et social, est-elle une utopie en devenir ou dessine-t-elle les contours d’un nouveau pan de la guerre économique ?
S’agit-il d’une convergence au sens d’alliances ? Ou sont-elles des plaques tectoniques sur le point d’entrer en collision ?
Quelles sont les complémentarités et les incompatibilités pouvant exister entre ces trois univers ?
Comment bénéficier, collectivement, de cette configuration pour relever les défis du 21^ème siècle et faire de cette convergence un facteur de succès commun ?

L’objectif de la table ronde sera de croiser les regards et les points de vues sur les enjeux liés aux mutations sociales et économiques afin d’identifier les nouveaux rapports de force qui en découlent.
Les constats pourront servir de point de départ aux étudiants et professionnels de l’intelligence économique pour travailler sur les rapports de force émergents à partir de leurs outils et méthodes issus de l’IE.
Aussi, les acteurs de l’ESS pourront être sensibilisés aux compétences des professionnels de l’IE afin d’y avoir recours et de s’y former.